
La Piste
La Piste "La Verte des Houches" n'a de " Verte " que le nom.
Piste légendaire dans le massif du Mont-Blanc, elle est bordée de sapin. Son environnement vert et l'orientation du soleil offrent souvent une piste gelée, aux couleurs vertes, d'où son nom.
Elle est en fait une noire de 870 m de dénivelé et 3343 mètres de longueur.
Les meilleurs skieurs du monde la dévalent en deux minutes. Une série de passages très techniques et de sauts, dont la Cassure et le Goulet, font de cette descente l'une des plus belles du monde. C'est la seule piste de descente du circuit Coupe du Monde Messieurs homologuée par la FIS dans le département. En France, seules les stations de Courchevel, Val d'Isère et Chamonix - Les Houches possèdent une piste de descente, hommes, pour les Coupes du Monde de ski alpin.
- Altitude du départ : 1871 m
- Altitude de l'arrivée : 1001 m
- Dénivelé : 870 m
- Longueur : 3343 m
Dans les coulisses de la piste
Par Fred COMTE, directeur de course et directeur du Club des Sports de Chamonix,
Le Kandahar est de retour dans la Vallée de Chamonix et depuis le début de l'été les équipes sont d'ores et déjà au travail…
Quand débute la préparation de la piste ?
Une piste de Coupe du Monde, c'est cinq mois de travail. On est sur le pont depuis le mois de juillet, à enchaîner les réunions. Sur le terrain, nous avons attaqué début septembre par la phase d'entretien, assez longue et fastidieuse : fauchage et coupe du bois mort, vérification des 1,7 km de filet A qui sont installés aux points critiques de la piste.
On s'assure que les 50 km de câbles TV puissent longer et traverser la piste.
Nous préparons le positionnement des 18 caméras qui seront perchées le jour J, sur leurs plateformes allant jusqu'à 8 m de haut.
Quand débutez-vous la partie neige ?
Fin octobre, on prépare les canons à neige car il faut être prêt dès les 1res chutes !
A partir de mi-novembre en fonction de la météo, nous commençons à étaler la neige, puis à la travailler.
Les dix derniers jours qui précédent la course, nous préparons minutieusement la piste en injectant de l'eau tous les 10 cm, de manière à ce que la neige soit la plus compacte possible et garantisse des appuis corrects aux skieurs.
Nous devons aussi régler le niveau des sauts à deux ou trois centimètres près grâce à l'aide des dameurs.
Le revêtement et la sécurité de la piste doivent être optimum pour le traceur qui va positionner les portes et faire le choix des trajectoires. Pour cette prochaine édition Hannes Trinkl, le descendeur autrichien, sera le nouveau traceur. A son palmarès : six victoires en Coupe du Monde, une 3e place aux JO de 1998 et un titre de Champion du Monde en 2001.
Parlez-nous de la partie sécurité.
La course doit être spectaculaire, mais il n'est pas question de mettre en danger les skieurs, ni le public !
C'est pourquoi on pose 15 km de filet B, et 5 km de filet C. Il y a deux rangées de filet minimum, voire trois ou quatre si l'on estime que l'endroit est risqué. Le long de la piste, plusieurs gros matelas sont installés pour protéger les photographes et les caméramans.
Si la piste a été modifiée, est-ce aussi pour des raisons de sécurité ?
Elle existe dans son format actuel depuis une trentaine d'années.
On l'a élargie, travaillée sur le profil des sauts, pour éviter que les coureurs volent trop haut.
C'est un dosage subtil : il faut que les critères de sécurité soient respectés, mais que la Verte conserve tous les ingrédients d'une piste de Coupe du Monde.
Ces ingrédients, elle les a tous ?
La Verte des Houches est une piste de Descente à "l'ancienne" à l'instar de la "Streiff" à Kitzbühel et du "Lauberhorn" à Wengen.
Une partie haute très dense avec deux sauts de 60 m entrecoupés du virage de Rocher blanc qui est l'un des plus techniques du circuit.
Sa partie basse (plus vallonnée) nécessite de réelles qualités de glisseur avant de plonger dans le toujours spectaculaire schuss final.
Au final la Verte des Houches garantit au public un spectacle haut en couleurs, tout en assurant aux coureurs un degré de sécurité optimal.
Il est vrai que les descentes deviennent de plus en plus impressionnantes.
En 10 ans, la technique et le matériel ont beaucoup évolué : là où on dérapait (dans les virages) maintenant on accélère !
Il faut prendre en compte toutes ces évolutions pour proposer chaque année une belle épreuve aux skieurs et au public.
LA CHECK-LIST DU CHEF DE PISTE
"Fin octobre, alors que les lignes de chronos ont été testées, les emplacements caméras définis, la préparation de la piste s’amorce. C’est le début d’un travail d’orfèvre validé par le fameux et redouté « snow control » de la FIS une dizaine de jours avant les compétitions... et qui se termine le matin de la compétition.
Incontournable pour les épreuves de slalom, la neige de culture est produite dès les premières vagues de froid. Elle est travaillée pour la rendre très compacte, on la mouille pour augmenter sa densité, on la pousse, on l’aère avant de l’étaler sur la piste, de la damer, de l’injecter et on recommence, l’idée étant de composer un mille-feuille de couches (4 à 5 dans le meilleur des cas), qu’on entretient et qu’on peaufine ensuite selon les conditions météo (redoux, chute de neige) jusqu’au jour de la course.
Entre-temps, les filets A sont posés, le stade d’entrainement préparé, les aires de départ et d’arrivée montées et les équipes terrain briefées. Les conditions de sécurité et le revêtement approuvés, le spectacle peut enfin commencer !"